cycle Odorama / Soirée nomade à la Fondation Cartier
13 novembre 2003
avec : maria donata d’urso, matthieu doze, éric martin, christian rizzo
création des parfums et odeurs : francis kurkdjian, quest international
coproductions : Fondation Cartier pour l’art contemporain - Paris et Mudam
avec le concours de misa ishibashi pour la réalisation des costumes
avec le soutien de Eden Fleuriste, Luxembourg
christian rizzo, dans le cadre du cycle Odorama (Soirées Nomades, Fondation Cartier pour l’art contemporain), a conçu une création qui tient autant de la danse que de la sculpture ou du stylisme.
Dans cette pièce chorégraphique où chaque danseur porte une note d’un parfum éphémère, il invente une danse à sentir autant qu’à regarder.
Il a dessiné pour les danseurs des costumes protéiformes destinés à être rembourrés d’une variété de fleurs différente pour chacun.
Les odeurs florales et corporelles se mêlent, transformant la danse en chose à voir mais aussi à sentir.
Les multiples protubérances des costumes rendent flous les contours des corps, posant la question de leur statut.
« A tout moment, comme tout un chacun, la combinaison d’odeurs singulières m’offre des parfums uniques qui se retrouvent stockés dans le « présent », « l’imaginaire » et le potentiel « souvenir ». quatre danseurs pour un soir dans l’espace de la Fondation Cartier. quatre corps « diffuseurs » d’une odeur monotonale tenteront, après un parcours solo, de se réunir physiquement pour laisser émerger le parfum de cette soirée : le numéro treize. »
christian rizzo
After show
« (…) Selon rizzo, l’écrin pour interroger forme, mouvement et sens (ici l’odorat) dans la représentation artistique du corps aujourd’hui est un espace sans point de vue privilégié (les spectateurs se placent où ils veulent).
Pour ses danseurs, ce sont des contraintes : comme par exemple évoluer par micro-mouvements selon un rythme électronique (style insectivore ), visages et corps effacés sous un collant noir, et dotés d’excroissances, ou plutôt de « bosses de fleurs parfumées avec lesquelles chaque danseur doit accepter de livrer ses propres odeurs, tel un paysan urbain qui pilonnerait un parterre de fleurs », précise mathieu doze.
Mais c’est aussi un bon degré de confiance, donc de technique car, ici, « pas de matière chorégraphique en amont, chacun étant artistiquement responsable de ce qu’il propose ».
Récapitulons : 4 couleurs, 4 fleurs (rose, lilas, mimosa, lys), un quatuor en mouvements réduits qui révèle, dans une efflorescence finale, la flagrance numéro 13.
Impossible d’éviter la fascination visuelle (et olfactive, car c’est l’odeur du lys qui l’emporte) de ces lignes en mi-évolution-involution : via ces protubérances, c’est un fantasme de mutation artistique d’un corps, définitivement entre culture et nature qui se produit. »
Sylvie Lambert, Les Inrockuptibles, 3 décembre 2003
calendrier
le 19 octobre 2004
Fondation Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean / Mudam - Luxembourg – Luxembourg