avec : cédric courtois, matthieu doze, wouter krokaert, la bourette, éric martin, pascale paoli, pascal queneau, gaël sesboüé.
installation lumière : caty olive
création sonore : gérôme nox
accompagnement costume : misa ishibashi, didier despin / la bourette
accompagnement vidéo : charles carcopino et jean gabriel periot
régie générale : judicaël montrobert
production : l’association fragile
coproductions : Création résidence Le Quartz / Scène Nationale de Brest - Maison des Arts et de la Culture de Créteil - Le Manège / Scène Nationale de Maubeuge – DSN / Scène Nationale de Dieppe - Centre National de la Danse avec le soutien : de la Fondation de France, de l’association Beaumarchais, du Centre Chorégraphique National de Caen, du Ministère de la Culture et de la Communication / DRAC Île-de-France (aide à la création) / DICREAM-CNC.
« Une ouverture électrique de son et de lumière.
Un espace plein.
Une pièce paysage où se tissent en tension et par soustraction des actions, des masses sonores, des lumières vibratoires.
Un temps dilaté.
Un labyrinthe qui se fabrique par suppressions et disparitions pour faire émerger un relais d’apparitions singulières.
Des enclaves oniriques qui questionnent l’absence, le vide, le non résolu.
Une aspiration du plein au vide d’où advient un espace de tranquillité et de contemplation.
Mémoire et présent s’interpénètrent pour rendre visible le rituel d’un espace oeuvré. »
« Avant un mois… est une promenade perceptive-rébus dans un squelette de jardins baroques où sculptures et massifs auraient été remplacés par des reliques composites, habitées de rock, de préciosité et de mystère…
Ce projet est ainsi le lieu de la transformation, comme pourrait l’être l’île ou la forêt shakespearienne, l’espace théâtral approché comme tremplin vers des phénomènes de rituels initiatiques de passages (pour le changement d’une communauté ?).
Il s’agit pour moi de remettre en jeu la constatation d’une géographie du corps qui se fragmente, flirte avec la notion de disparition afin de se reconstituer par hybridation / contamination avec l’autre (cet autre contenant aussi les artifices du théâtre).
L’échange, le don, le cadeau, l’offrande sont des mots simples qui tracent des lignes de désir que je voudrais explorer sous ses formes dansées, plastiques et musicales.
Avant un mois… est une errance onirique format cinémascope, en vision panoramique. »
Christian Rizzo
« Un sol jonché de talons hauts, masques, nains et autres figurines, des présences fantomatiques d’êtres asexués, des effets de lumière indirecte de Caty Olive au meilleur de sa forme ou encore des sons de Gérôme Nox à vous vriller les tympans d’une symphonie industrielle mais jamais industrieuse.
Rizzo jette le tout dans cet univers clos et procède par contraste, absence, voire déplacement, pour brouiller les pistes.
Le vivant se matérialise, la matière s’anime, nos repères en prennent un coup.
D’une splendeur désolée il fait l’écrin d’un rêve éveillé.
On cherche dans son souvenir pareil tour de passe-passe, on repense aux déconstructions de William Forsythe – et c’est un sacré compliment ! -, puis on revient sur le plateau entièrement blanc, jonché de boules, hommage au travail de James Lee Byars ans doute, encore transi.
Et admiratif. Christian Rizzo s’est enfin débarrassé du trop-plein de citations des pièces précédentes pour toucher à l’essentiel, la beauté offerte ».
Philippe Noisette, Les Inrockuptibles – 26 mars 2003
« La scène est transformée en une sorte de chambre avec vue sur l’inconscient où s’animent des êtres mythologiques, des demi-dieux à tête de cheval ou d’oiseau, des corps sans tête, des Janus bizarres, des travestis à la fois drôles et inquiétants.
La chorégraphie est une sorte de métamorphose à vue, un genre de kaléidoscope féerique qui installe subrepticement un monde grandiose.
Le passage d’une attitude à l’autre est presque imperceptible, avec des accélérations saisissantes qui contribuent à troubler les perceptions visuelles et notre image du corps.
A la fin du spectacle, le silence submerge le plateau si l’on est sûr d’avoir assisté à un opéra corporel d’un nouveau genre. La chorégraphie traditionnelle semble avoir pris un sérieux coup de vieux ! »
Agnès Izrine, Danser – janvier 2003