Création du 7 au 15 juillet 2013 au Festival d’Avignon
conception, chorégraphie, scénographie et costumes : christian rizzo
interprètes : fabien almakiewicz, yaïr barelli, massimo fusco, miguel garcia llorens, pep garrigues, kerem gelebek, filipe lourenço et roberto martínez
musique originale et interprétation : didier ambact et king Q4
lumières : caty olive
régie générale : jérôme masson
arrangements sonores : vanessa court
régie lumière et vidéo : arnaud lavisse
régie lumière : samuel dosière
administration, production, diffusion : bureau cassiopée
production déléguée : l’association fragile
coproduction : théâtre de la ville - paris, festival d’avignon, opéra de lille, le centre de développement chorégraphique de toulouse - midi-pyrénées, la ménagerie de verre - paris, la filature, scène nationale - mulhouse, l’apostrophe, scène nationale de cergy-pontoise et du val d’oise, centre chorégraphique national de rillieux-la-pape / direction yuval pick
avec le soutien du conseil régional nord-pas de calais, de la convention institut français + ville de lille, de l’association beaumarchais – sacd et de l’institut français dans le cadre du fonds de production circles
avec l’aide du phénix scène nationale valenciennes
résidences de création : opéra de lille, centre chorégraphique national de rillieux-la-pape / direction yuval pick, centre chorégraphique national roubaix nord-pas de calais
remerciements à : toute l’équipe de l’opéra de lille, l’opéra de lyon, le théâtre du nord, le fresnoy – studio national des arts contemporains, marie-thérèse allier, rostan chentouf, sophie laly, arthur le fol, frédéric bonnemaison, catherine tsékenis et stéphane malfettes.
« En 2004, à Istanbul.
À quelques minutes de la fin d'un spectacle auquel j'assiste, surgit comme de nulle part une bande d'hommes qui exécute une danse folklorique très courte et disparaît aussitôt.
Une émotion profonde, presque archaïque, m’envahit.
Etait-ce leur danse ou le vide laissé par leur disparition qui m’a bouleversé ?
Bien que floue, cette sensation est restée depuis ancrée en moi.
Le point de départ de ce nouveau projet est la réminiscence ou plutôt la recherche de ce que ce souvenir a déposé en moi.
Je n’éprouve pas d’intérêt à recréer une danse pré-existante, mais plutôt à comprendre pourquoi j'ai éprouvé une telle empathie à la fois pour ce moment précis et pour cette danse et comment cet impact est encore aujourd'hui vibratoire.
Il s'agirait donc de remonter le cours de ma mémoire pour inventer le socle d'une écriture abstraite où de possibles bribes fictionnelles viendraient se loger en creux.
Accompagné de huit danseurs et de deux musiciens, je cherche un espace où le mouvement et sa relation à la musique se jouent des catégories "populaires" et "contemporaines". J’imagine une danse prenant appui sur des souvenirs de pratiques folkloriques qui viendrait frictionner avec mon goût pour la chute et le toucher, permettant à chacun de tenir grâce à la présence de l’autre, à son contact immédiat.
L'observation factuelle et décontextualisée des mouvements et systèmes de composition souvent communs entre plusieurs danses (plus particulièrement masculines et méditerranéennes) m'offre le terrain idéal pour questionner à nouveau les notions de communauté.
Comment faire groupe à un moment donné ?
Être ensemble, pour une forme n'appartenant à aucun territoire ou groupe déterminé, penser une danse collégiale qui creuse le sol en même temps qu'elle cherche l'élévation.
Partie intégrante du projet, j’ai confié l’écriture musicale (et son interprétation en live) aux batteurs/compositeurs Didier Ambact et King Q4. Deux batteries donc, aux confins de rythmiques tribales et sonorités rock psychédélique, qui entretiendront une relation entre dialogue et "battle" pour offrir une zone de tension à la danse et à la lumière atmosphérique de Caty Olive ».
Christian Rizzo, juin 2013.
« A coups de bras qui entourent une épaule, de rondes vite faites aussitôt défaites, de guirlandes la main dans la main, de pas de bourrée à droite et de ruades à gauche, les huit danseurs – rien que des hommes – nous entraînent dans ce qui finit par ressembler à une rave rock néo-tradi. Et lorsque les deux batteurs déchargent des rafales de percussions qui prennent les tripes et les retournent sec, l’affaire est dans le sac. (…) C’est la jouissance d’être en vie, celle d’être ensemble momentanément, l’excitation viscérale de la danse, qui priment et l’emportent. »
Rosita Boisseau, Le Monde du 10 juillet 2013
« Quant à la danse elle-même, elle est judicieuse, faite de pas, de sauts, de jubilations. Les hommes ici se donnent la main de multiples façons, se prennent par l’épaule, s’observent, mais ne se toisent jamais. Les lignes, les ponts, les solos aussi, chers aux danses traditionnelles, sont mis en relief. (…) On est conquis. »
Marie-Christine Vernay, Libération du 10 juillet 2013
« Peu à peu, le rythme s’accélère, les figures sont plus complexes, telles des arabesques qui ne disent pas leur nom. L’envoûtement guette les rangs : les batteurs, Didier Ambact et King Q4, se déchaînent. (...) On aime cette lecture du traditionnel, qui, ainsi dépouillé devient furieusement moderne. (…). En définitive, cette « meute » se révèle d’une rare douceur. On se prend la main, on ose des pas de bourrée avec l’innocence d’enfants qui ont grandi trop vite ».
Philippe Noisette, Les Echos du 12 juillet 2013